Tomas TRANSTRÖMER
Né le 15 avril 1931, à Stockholm (Suède), Tomas Tranströmer a été élevé par sa mère, après le départ très tôt, du foyer, de son père. Ayant obtenu son diplôme de psychologie en 1956, il est embauché à l’Institut psychotechnique de l’Université de Stockholm, avant de se consacrer, en 1960, aux jeunes délinquants, dans un institut spécialisé. Animé tout au long de sa vie d’un fort engagement social, il travaille avec des handicapés, des condamnés et des toxicomanes, tout en édifiant son œuvre poétique. À partir de 1980, Tomas Tranströmer occupe, dans la Ville de Västerås, un poste de psychologue à l’Institut de la Direction du travail (Arbetsmarknadsinstitutet), œuvrant pour l’adaptation à l’emploi de personnes marginalisées. A l’âge de vingt-trois ans, alors qu’il est toujours étudiant en psychologie, il publie son premier recueil (17 poèmes), qui fait sensation et le place à l’avant-scène de la poésie contemporaine suédoise. Il sera tour à tour adulé ou décrié, par la suite, selon les climats poétiques des décennies suivantes. En 1990, l'écrivain est victime d'un accident vasculaire cérébral, qui le laisse aphasique et paralysé du côté droit. L’écriture lui devient plus difficile. Elle se raréfie, mais il ne l’abandonne pas. Cependant, la forme du haïku supplante les textes plus longs. Sa première œuvre, publiée après cette attaque, six ans plus tard, est intitulée : La Gondole chagrin (Sorgegondolen). Les ventes atteignent un score impressionnant de 30.000 exemplaires, pour une population (rappelons-le) de neuf millions d’habitants. Avec Rabbe Enckell et Werner Aspenström, Tranströmer fit partie des « modernistes tardifs », qui rejetèrent les projets globaux utopiques où l’individu est réduit à un outil au service des idéologies. Tranströmer fut, en revanche, sévèrement critiqué au cours des années 60, par les poètes qui prônaient le retour à la poésie engagée, sociale et populaire, au cours de ce que l’on appela : ”le débat des métaphores”. La popularité de Tranströmer ne baissa pas pour autant. Avec les années et l’expérience, ses poèmes devinrent plus immédiats et davantage ouverts. Le moi de l’auteur devint plus apparent, ses images plus dépouillées, mais l’élan vital et l’attitude visionnaire de l’auteur demeurèrent inchangés. Les poèmes de Tomas Tranströmer illustrent, avec l’œil vigilant de l’explorateur permanent, des scènes simples tirées de la vie de tous les jours et de la nature, dans un style introspectif. Tomas Tranströmer a reçu le Prix Nobel de littérature en 2011. Tomas Tranströmer a été présenté (par Svante Svahnström) et publié dans la rubrique « le Poète de la Baltique », dans Les HSE 33, en 2012. Tomas Tranströmer est décédé le 27 mars 2015.
À lire : Baltiques, Œuvres complètes, (Gallimard, 2004), Les Souvenirs m'observent (Le Castor Astral, 2004), La Grande Énigme (Le Castor Astral, 2004), Poèmes courts (Le Castor Astral, 2004).
Svante Svahnström
(Revue Les Hommes sans Épaules).
Publié(e) dans la revue Les Hommes sans épaules
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Dossier : La parole est à PIERRE CHABERT n° 33 |